Le Woleu-Ntem est la neuvième province (G9) du Gabon. Son chef-lieu est Oyem. La province du Woleu-Ntem est située au nord du pays, elle est frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et de la République du Congo. La Province doit son nom à deux fleuves qui la traversent, le Woleu et le Ntem.

La forêt équatoriale occupe l'essentiel du territoire de cette région, ce qui explique sa très faible densité de population. Elle est dotée de quelques routes qui relient les villes principales entre elles et le long desquelles on peut traverser des petits villages où il fait bon vivre. L'Est de la province est pratiquement inhabité, sauf par de petits groupes de pygmées semi-nomades, ce qui a facilité la création du parc national de Minkébé.

Les relations sont assez importantes avec la Guinée équatoriale et le sud du Cameroun, en raison de l'appartenance commune à l'ethnie fang de la majorité de la population, de part et d'autre de la frontière. Dans la vie quotidienne, beaucoup de gens parlent fang, le français étant la langue de l'école et de l'administration. Les échanges avec le Cameroun sont facilités depuis l'inauguration, à Eboro, en 2005, d'un pont sur le fleuve Ntem, frontière naturelle entre les deux pays. Jusqu'à cette date, il fallait traverser en pirogue ou par le bac.

Du point de vue économique, il s'agit d'une région qui produit du cacao, du café et du caoutchouc. On y trouve également du minerai de fer, de l’or et du bois (plusieurs essences de bois, à l'instar de l'okoumé). Les cultures vivrières (banane, manioc, patate, taro, maïs, arachides, etc.) et la chasse en forêt fournissent encore une bonne partie de l'alimentation des populations locales.

  UN PEU D'HISTOIRE

L’histoire du Woleu-Ntem est parfois racontée à travers le Mvett. En effet, le Mvett étant un ensemble de récits guerriers, qui se joue accompagner dudit instrument. Le Mvett désigne donc à la fois la harpe-cithare (instrument de musique à cordes pincées) ainsi que les récits héroïques déclamés par un barde appelé mbom-mvett (joueur/conteur du Mvett). D'après les récits oraux, le Mvett serait apparu au cours de la migration des Fang vers l'Afrique centrale. À l'origine, il s'agit d'un récit de préservation et de transmission de la mémoire lignagère. C'est à la suite d'un évènement majeur, symbolisé par le coma d'Oyono Ada Ngone, que le Mvett vit naître la saga héroïque des Ekang, qui formeront un groupe de guerriers immortels habitant la cité d'Engong, dirigée par le grand guerrier Akoma Mba.

Isolés dans la forêt équatoriale, loin des côtes et des premiers établissements coloniaux, les Fang du Woleu-Ntem n'eurent de contact direct avec des commerçants et explorateurs européens qu'à la fin du XIX^e siècle. S'ils acceptèrent facilement d'établir des relations commerciales, les Fang se montrèrent assez hostiles à la pénétration européenne. Leur pays fut découpé arbitrairement entre la France (Gabon), l'Allemagne (Cameroun) et l'Espagne (Guinée équatoriale) dans les années 1900. La rivalité franco-allemande entraîna plusieurs redécoupages de frontière entre le Gabon et le Cameroun.

La région du Woleu-Ntem fut officiellement créée en 1907. Le premier administrateur colonial, Weber, créa les postes de Oyem, Bitam et Minvoul dans le but de rendre la présence française effective. Une confrérie fang, dite des Binzima, s'y opposa. Simple mouvement de pillards pour les uns, mouvement de résistance à la colonisation pour d'autres, elle réunit de gré ou de force des milliers de Fang. Les villages ralliés furent initiés, tandis que les villages collaborant avec les Français furent pillés. Oyone Mintsa, du clan Nkodjé, et Ekome Adza, du clan Odzip, furent les principaux chefs Binzima, selon les archives du service historique des troupes de Marine AEF.

Mais la France dut céder le Woleu-Ntem à l'Allemagne en 1912, à la suite du marchandage franco-allemand sur le Maroc. La Première Guerre mondiale n'épargna pas la région. Des combats eurent lieu en 1914-1915 et le Woleu-Ntem fut définitivement rattaché au Gabon. La guerre, l'occupation française, l'impôt obligatoire et le travail forcé furent la cause de plusieurs années de famine qui réduisirent sensiblement la population.

  DÉPARTEMENTS

  COMMUNES

La province du Woleu-Ntem compte au total 5 communes :

       Oyem et ses arrondissements ;
       Bitam ;
       Minvoul ;
       Mitzic ;
       Medouneu.

Les communes du Woleu-Ntem sont de plus en plus étendues car de nombreux villages limitrophes en font désormais partie et sont constitués comme quartiers.

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