Libreville, capitale politique et administrative du Gabon, première ville du pays en nombre d’habitants, est le chef-lieu de la province de l'Estuaire et du département du même nom Libreville.
Sa population est estimée à 703 939 habitants en 2013, c'est la ville la plus peuplée du Gabon, représentant à elle seule près de la moitié de la population du pays. La population totale du Gabon est estimée à 1 811 078 habitants en 2013.
Libreville fut fondée en 1849 par des esclaves vilis libérés du navire négrier brésilien nommé l'Elizia, arraisonné au large des côtes du royaume Mpongwè alors que la traite négrière, formellement interdite depuis 1848, se poursuivait dans le Golfe de Guinée. Établi au Fort d'Aumale, point de relâche pour les navires de guerre de la marine française chargés de la surveillance des côtes afin de lutter contre la traite des esclaves, le capitaine de corvette Édouard Bouët-Willaumez, chargé de réprimer le commerce des esclaves, va très vite, au nom de la France, établir des contacts avec les différents villages-royaumes de la côte et conclure des « traités » de commerce et de protection avec les rois locaux, dont le plus puissant fut le roi Denis Rapontchombo.
Dès lors, Libreville servira de point de départ à la colonisation française du Gabon vers la fin du XIXème siècle, tout d'abord avec la seconde vague marquée par l'installation au fort d'Aumale (dont les vestiges ont servi à l'édification de la cathédrale sainte-Marie) de missionnaires catholiques spiritains de la Congrégation du Saint-Esprit du père Jean-Rémi Bessieux. Au début du XXème siècle, Libreville devint la capitale du Congo français, avant de perdre ce statut au profit de Brazzaville en 1904.
En novembre 1940, Libreville est le théâtre des affrontements meurtriers de la fin de la campagne du Gabon. Libreville, et le Gabon sous administration coloniale, choisissent de rallier le camp de la France libre, contre celui des colons vichystes. C'est de Libreville que partiront de nombreux combattants de la Liberté incorporés dans la Force L qui deviendra plus tard, la 2ème division blindée du Maréchal Leclerc, et rejoindra le Tchad où il est nommé par le général de Gaulle, commandant militaire du Tchad. La colonne traversera l'Afrique du Nord pour libérer la France sous occupation en 1944.
En 1956, Léon Mba est élu maire de Libreville (le premier maire de Libreville). Il deviendra quelques années plus tard le premier président de la République gabonaise jusqu'à sa mort en novembre 1967. L'indépendance du Gabon est proclamée le 17 août 1960 dans la future capitale. Un mausolée est érigé en sa mémoire à Libreville, boulevard Léon Mba.
Demeurée une simple bourgade jusqu'à la proclamation de l'indépendance, Libreville connait ensuite un essor important, en particulier depuis la fin des années 1970 lorsque le gouvernement lance une série de grands travaux : construction et mise en service du chemin de fer Transgabonais (1978), le stade Omnisports Président Bongo est édifié pour accueillir les Premiers jeux de l'Afrique centrale qui eurent lieu du 30 juin au 10 juillet 1976, ces jeux réunirent près de 2000 athlètes de dix pays dans les huit disciplines sportives suivantes : athlétisme, basket-ball, boxe, cyclisme, football, handball, judo et volleyball. Et la construction des premiers bâtiments de l'université à Libreville (1970).
En 1977, Libreville abrite le 34ème sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). La ville est également marquée dès les années sombres de la dictature, par une série de meurtres, d'assassinats d'opposants politiques et de disparitions mystérieuses jamais élucidées dont celle de Germain Mba en 1971. Elle est le théâtre d'émeutes en 1990 (intervention militaire française, « l'Opération Requin »), en 1994 après la défaite à la première élection présidentielle post-monopartiste du principal opposant Paul Mba Abessole, arrivé en deuxième position, et 1998. En 2003, André Dieudonné Berre est élu maire de Libreville, succédant à Paul Mba Abessole, opposant historique (1996-2003) rallié au président Bongo.
Situation :
Libreville est située sur l'estuaire du Gabon, sur la côte nord-ouest du pays. Par ailleurs, c'est la forme de caban marin que représente la capitale gabonaise et sa proche région, qui donna l'idée aux explorateurs portugais qui la découvrirent en 1472, de la nommer Gabão. Par extension, c'est plus tard que le pays tout entier prendra l'appellation Gabon. L'embouchure du delta du fleuve Komo qui se jette dans le golfe de Guinée, baigne sa périphérie sud, tandis qu'au nord, la forêt et la mangrove règnent sur un vaste espace quasi inhabité qui s'étend jusqu'au parc national d'Akanda.
Relief :
Libreville est édifiée sur relief accidenté, parsemé de multiples collines et de vallons traversés par des cours d'eau plus ou moins importants qui se jettent dans l'estuaire du Gabon (estuaire du Komo). Parmi les cours d'eau les plus connus, on peut citer l'Arambo, la Nomba, Batavéa. À l'origine, Libreville est établie sur une bordure côtière qui s'enfonce à plus de 10 km vers les terres. Même si la mangrove ne recouvre qu'à peine 2 % de la superficie de Libreville, au sud (dans la région du pont Nomba), la capitale gabonaise est régulièrement la proie de grandes inondations des terres habitées, surtout lors de la saison des pluies.
Libreville est également entourée d'une immense étendue de forêt dont le prolongement est parfois visible dans certaines aires de la capitale comme à Sibang, Ondôk ou encore Mindoubé, tout comme le nord de la capitale dont la forêt classée (la Mondah) s'étend au-delà de la périphérie nord, sur la route du Cap Estérias, jusque dans le domaine des palétuviers. La côte atlantique qui s'étend du nord au sud de la capitale est jalonnée de plages de sable.
Principaux quartiers :
Atong-Abè, Cocotiers, Hauts de gué-gué, Bas de gué-gué, Akébé, Ancienne-Sobraga, Nzeng-Ayong, Sotega, Dragon, Kinguélé, Venez-Voir, La Peyrie, Cité Damas, Cité Mebiame, Mindoubé I et II, Glass, Batavéa, Louis, Batterie IV, Awendjé, Oloumi, Rio, Kalikak, Bellevue I et II, Charbonnages, Plein-ciel, Lalala (à droite et à gauche), Atsib-Ntsos, Avéa, Cité Pompidou, Trois quartiers, Plaine-Oréty, Razel, Bel-air, Diba diba, Ondogo, Samétone, Alibandeng, Nkembo, Sorbonne, les PK (PK5, PK7, PK8, PK9, PK12 ou Melen), Beau Séjour, Nomba, Likouala, London, Sibang, Nombakélé, Ozangué, Plaine-Niger, Derrière la prison, Acaé, Ambowé, IAI, Montagne-Sainte, Petit Paris, Terre Nouvelle, Okala, ...
Climat :
Libreville a un climat tropical de savane avec hiver sec (Aw d'après la classification de Köppen). La température moyenne annuelle est de 26,3 °C et les précipitations sont en moyenne de 1970,6 mm par an. Juillet est le mois le plus sec avec 14 mm de précipitations et octobre le mois le plus humide avec 307 mm de précipitations.
La capitale gabonaise regroupe environ la moitié des habitants du pays. Sa croissance démographique est rapide et son développement assez anarchique, les infrastructures urbaines ne suivant pas le rythme des constructions nouvelles. Libreville est une cité cosmopolite où se côtoient toutes les ethnies du Gabon, des immigrés d'Afrique centrale et de l'Ouest (Nigérians et Béninois notamment), des Européens, des Libanais, des Marocains et, de plus en plus, une population asiatique d'origine chinoise. Les habitants les plus défavorisés habitent dans des bidonvilles connus sous le nom de matitis ou encore mapanes (Akébé et Kinguélé, par exemple).
En 2014, 71,9 % des habitants de Libreville de 15 ans et plus savent lire et écrire le français, tandis que 76,8 % savent le parler et le comprendre.
Libreville est le siège d'un archevêché catholique, mais la population musulmane est aussi présente en très minorité.
Libreville est également un important centre de commerce du bois (okoumé principalement) dans la sous-région d'Afrique centrale. Une importante zone industrielle et portuaire desservie par le transgabonais et des camions grumiers se trouve à la périphérie sud de Libreville, dans la commune d'Owendo. Elle abrite d'importantes infrastructures minières, portuaires et industrielles. Le port minéralier exporte la production de manganèse du Haut-Ogoué qui y parvient par le chemin de fer Transgabonais. En plus des services centraux de l'État, la capitale gabonaise regroupe de nombreuses activités tertiaires. À Mont-Bouët se trouve le plus grand marché du pays avec ses centaines de commerçants au détail. Il existe cependant deux grands hypermarchés, l'un dénommé Mbolo (« bonjour » en langues gabonaises) et le Géant CKDO.
Quelques édifices sont visités par les touristes, tels que les colonnes de l'Église Saint-Michel de N'kembo, quelques très rares bâtiments de l'ère coloniale en centre-ville, l'immeuble du Musée national des arts et traditions sur le boulevard du bord de mer, sans oublier les installations de la cathédrale Sainte-Marie, vestiges de la première mission catholique du père Jean-Rémi Bessieux au Gabon. Toutefois Libreville a beaucoup souffert de la spéculation immobilière liée au boom pétrolier des années 1970 et 1980, et a perdu pratiquement tout son patrimoine historique et son identité architecturale.
Pour la période récente, le bâtiment (construit par Shanghai Construction Group) qui abrite le Sénat du Gabon est un lieu important de l'architecture moderne locale.
La ville est aussi connue pour ses plages de sable fin de la Sablière, du Tropicana, du cap Estérias ou encore de la Pointe Denis (en face de Libreville), lesquelles attirent de nombreux touristes.
La ville compte plusieurs clubs de football dont notamment: Boca Football Club de Libreville, Delta Téléstar Gabon Télécom FC, USM Libreville, Sogéa FC, Missile Football Club et Football Canon 105 de Libreville.
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Province : Estuaire
Département : Libreville
Commune : Libreville
Arrondissements : 6
Population : 703 939 hab. (2013)
Météo à Libreville :
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